Les annonces du gouvernement sur les premières orientations de réforme de la fonction publique constituent une attaque frontale sans précédent contre les fonctionnaires, le statut et le service public.
C’est une nouvelle attaque contre les fonctionnaires qui est ainsi présentée afin de répondre aux injonctions de Bruxelles sur la baisse des déficits publics.
C’est à la casse du statut des fonctionnaires que le gouvernement s’attelle !
Plan de départ volontaire, recours massifs aux contractuels, suppressions et privatisations de missions, rémunération au mérite… Voilà les premières décisions prises par Macron dans le cadre de CAP 2022.
Vous pourrez lire ici le programme des « réjouissances ».
Le Comité Interministériel de la Transformation Publique tenu début février 2018, présidé par Edouard Philippe, a confirmé malheureusement les craintes que l’on pouvait avoir.
En plaidant pour une accentuation du « salaire au mérite », en fonction d’objectifs collectifs et individuels à atteindre, le chef du gouvernement indique clairement que les performances quantifiables et la rentabilité – bref des éléments inspirés des lois libérales du marché et antinomiques des missions publiques et de l’intérêt général – doivent occuper une place prépondérante dans le système de rémunération des agents de la Fonction publique.
En voulant mettre en place un plan de départ volontaire des fonctionnaires, en appelant à un élargissement significatif du recours aux contractuels, alors même que 20% des salariés de la Fonction publique, soit environ 1 million de personnes, sont déjà des contractuels, Edouard Philippe veut démanteler le statut général des fonctionnaires et accroître de façon indigne la précarité.
Après le nouveau gel de la valeur du point, la mise en place du jour de carence, les perspectives annoncées de 120 000 suppressions d’emplois supplémentaires, la privatisation ou l’abandon pure et simple des missions publiques, cette nouvelle attaque frontale est insupportable et inacceptable.
Alors que les légitimes mobilisations des agents de la Fonction publique – tous ensemble le 10 octobre 2017, en janvier dans l’administration pénitentiaire et dans les EHPAD, aujourd’hui dans l’Enseignement supérieur et chez les conseillers d’insertion et de probation, le 6 février dans le second degré, etc.… – ne reçoivent aucune réponse satisfaisante, le gouvernement multiplie au contraire des attaques d’un niveau inédit.
Par ailleurs, la méthode choisie en dit long sur la véritable conception du dialogue social du Président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement : circulez, il n’y a rien à voir !
En précisant « la fluidité » et la « déconcentration » du dialogue social à l’instar de ce que les ordonnances imposent pour le secteur privé, le Premier ministre démontre bien que, à rebours de ses déclarations lénifiantes, les droits et les moyens des représentants des personnels sont avant tout pour lui des obstacles qu’il convient de fragiliser pour mieux les contourner.
Pour la CGT, plus que jamais, cela confirme la légitimité des luttes des personnels, la nécessité de leur convergence et de leur renforcement.
L’heure va être plus que jamais à la mobilisation !!!