Il est urgent de sortir de cet état : petit traité de lutte contre Dark Vador

Plus d’une centaine d’organisations associatives et syndicales ont publié mi-décembre un appel commun pour dénoncer la pérennisation, voire la constitutionnalisation de l’état d’urgence « véritable détournement » du dispositif mis en œuvre depuis le 13 novembre.  « On assiste au fichage de militants qui participent à des rassemblements », s’est insurgée Céline Verzetti secrétaire générale de la CGT-pénitentiaire.  Perquisitions au domicile, entrave au droit syndical en entreprise… l’état d’urgence sert aussi à justifier des attaques contre les mouvements sociaux.

François Hollande devrait réfléchir au destin politique de Dark Vador. Héros des forces de la lumière, Dark Vador a choisi de lutter contre le côté obscur de la force avec les armes de l’ennemi. Résultat, c’est lui qui a permis à l’Empire du Mal de vaincre et d’étendre son pouvoir sur la galaxie ! Après avoir réussi à faire l’inverse de ce qu’il avait promis, à allier l’injustice à l’inefficacité, à subventionner les entreprises sans contreparties sur le dos de l’investissement, des salaires et de la consommation, à faire monter le chômage et le Front national, à désespérer son camp et à renforcer ses adversaires, le président de la République a décidé maintenant de jouer avec le feu. Nul ne conteste que la République doit pouvoir se défendre contre ses ennemis, faire usage de la force et de mesures exceptionnelles.

Mais par son usage de l’état d’urgence, il démontre par l’exemple aux ennemis de la République quelle méthode utiliser pour réduire la démocratie à peu de chose. Comme si ça n’était pas un risque de plus en plus sérieux, et largement par sa faute. Comment interdire les manifestations, réduire au silence les mouvements sociaux, assigner à résidence les militants ? Une solution : l’état d’urgence ! Comment faire des syndicalistes ou des écologistes une grande menace pour la stabilité de l’Etat ? L’état d’urgence !

Pour aggraver encore les choses, le contenu des propositions de constitutionnalisation de l’état d’urgence, c’est de maintenir six mois après la fin de l’état d’urgence des mesures d’exception privatives de libertés, étendant les pouvoirs exceptionnels de police aux mains de l’exécutif. On pourrait dans la même veine écrire un guide de bonnes pratiques pour mettre fin aux libertés publiques, à l’usage d’une présidente arrivée au pouvoir à la suite d’un accident de la démocratie en 2017.

Tout cela est insupportable et très profondément irresponsable. Il faut sortir dès maintenant de l’état d’urgence, et choisir de lutter contre tous les ennemis de la liberté avec les armes de la liberté. C’est ce que la CGT affirme sans ambiguïté avec de nombreuses associations dans l’appel du 17 décembre pour sortir de l’état d’urgence.

La CGT-Ugff, 25 décembre 2015

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