Particularité de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites du 5 décembre : elle a été massivement suivie dans de nombreux secteurs, des agents de la RATP et de la SNCF, aux éboueurs, avocats, retraité·e·s, personnels hospitaliers, salarié-e-s du privé, pompiers ou encore transporteurs routiers et « gilets jaunes ». Et ce, un peu partout en France, y compris dans de très petites villes.
Des chiffres records !
À Paris, plus de 250 000 personnes ont marché dans une ambiance calme et bon enfant à l’avant et à l’arrière du défilé, malgré quelques incidents place de la République.
Ailleurs dans l’Hexagone, ce sont 1,5 million de manifestants qui ont défilé dans plus de 250 manifestations. Dans de grandes villes comme Marseille (150 000 manifestants), Montpellier (20 000), Toulouse (100 000) ou Bordeaux (53 000), mais aussi à Évreux (10 000 manifestants), Landerneau (300), Albi (12 000), Avignon (12 000) et jusqu’à Belle-Île où 102 personnes se sont déplacée… À Guéret, petite préfecture de la Creuse, police et syndicats s’accordaient sur le chiffre de 2 000 participants, un chiffre inédit depuis des années.
Le mouvement a entraîné l’annulation de 90 % des TGV et 80 % des TER et les syndicats de la SNCF et de la RATP reconduisent la grève suivie hier par 61,4 % des agents, jusqu’aux 6 et au 9 décembre respectivement.
À la RATP, le trafic restera également « extrêmement perturbé » ce week-end, avec 10 lignes de métro fermées vendredi. Jeudi, Air France a annulé 30 % de ses vols intérieurs et 15 % de ses vols moyens courrier. Et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) demande aux compagnies aériennes de réduire de 20 % leur programme de vols pour vendredi.
Dans l’énergie, EDF annonce 43,9 % de salariés grévistes avec et 85 % de grévistes dans la conduite nucléaire, et 100 % dans le thermique selon la CGT, qui annonce la reconduction de la grève. Comme dans la métallurgie et l’enseignement, où la grève a été suivie par 70 % des enseignants, en grève également vendredi. Mais ni les syndicats ni le ministère ne disposent encore de prévisions sur l’ampleur du mouvement, qui variera d’une école à l’autre.
Dans la fonction publique, le mouvement aurait touché jeudi 40 à 45 % des agents, un chiffre exceptionnel. Sept raffineries françaises sur huit ont également été bloquées. Mais les dépôts ont été peu touchés par les blocages (12 sur 200) et la mobilisation n’a pas eu d’impact sur les stations-service, d’après Total.
Et maintenant ?
De nombreuses assemblées générales ont lieu ce matin et la CGT va proposer deux temps forts la semaine prochaine.
Pendant ce temps, le gouvernement tergiverse toujours. Le Premier ministre devrait vraisemblablement s’exprimer en milieu de semaine prochaine, sur « l’architecture générale de la réforme » qui prendra en compte les situations spécifiques, a annoncé de façon assez surréaliste la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.
Au préalable, le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, doit remettre une synthèse des consultations qu’il aura effectuées avec les partenaires sociaux, lundi 9 ou mardi 10 décembre.
Suite à l’intersyndicale du 6 décembre
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, MNL, UNL et Unef se félicitent de l’ampleur des mobilisations par la grève lancée ce 5 décembre et par la participation massive aux manifestations organisées partout dans le pays.
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, MNL, UNL et Unef appellent à renforcer et élargir encore la mobilisation par la grève et la reconduction de celle-ci là où les salariés le décident dès ce vendredi, ce week-end et lundi.
Dans ce cadre, elles donnent rendez-vous le mardi 10 décembre pour une journée massive de grève et de manifestations interprofessionnelles et intergénérationnelles.
Communiqué interprofessionnel 10 décembre 2019
Communiqué fonction publique 10 décembre 2019