En exauçant les vœux du MEDEF, le gouvernement piétine-t-il le « dialogue social » actuel ?
Pas si sûr, surtout si on considère que le « dialogue social » instauré par nos gouvernant-es engage plutôt le syndicalisme vers une institutionnalisation et l’éloigne de son rôle de « contre-pouvoir ».
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que François Hollande a proposé de constitutionnaliser le dialogue social. Quoi de mieux pour imposer des mesures qui vont à l’encontre de l’intérêt général que de transformer le syndicat en régulateur social, les responsables syndicaux en « partenaires » sociaux ! (mais être « partenaire » c’est jouer dans la même équipe, dans le même camp…).
Les organisations syndicales devraient toutes, et sans exceptions, accepter et accompagner le processus de déconstruction des protections collectives acquises de longue date et suite à de fortes luttes ? Signer systématiquement des accords qui, dans la conjoncture actuelle, ne sont pas à l’avantage des salarié-es ?
Nos dirigeant-es essaient, sans cesse, de pousser les récalcitrant-es dans les rangs en les faisant participer aux adaptations imposées au monde du travail. Cependant, et fort heureusement, la tâche n’est pas aisée tant le syndicalisme français se différencie de celui des autres pays européens.
La tradition est tenace et le syndicalisme français s’est toujours investi dans le champ idéologique et politique, notamment la CGT qui ne se prive pas de revendiquer une autre forme de société et se pose donc en adversaire du monde politique et économique dominant.
Si le rapport de force n’est pas forcément favorable aux salariés aujourd’hui, nous savons à la CGT qu’il reste essentiel pour obtenir des avancées !
La CGT ne relâche rien et continue son combat en préparant activement des initiatives pour une rentrée sociale offensive, en menant une campagne énergique pour des élections professionnelles du 4 décembre dont les enjeux ne sont plus à démontrer tant nos conditions de travail et de vie continuent à se dégrader.