Malgré le changement récent de gouvernement, les syndicats français s’associent à l’appel à la mobilisation européenne du 9 octobre 2012 pour l’emploi et l’industrie afin de peser notamment sur les négociations en cours sur la modernisation du marché du travail.
Malgré le changement de gouvernement, la mobilisation reste nécessaire
Il pourrait paraître surprenant à certains que la CGT appelle les salariés à se mobiliser alors qu’elle s’est impliquée dans la défaite de Nicolas Sarkozy quand d’autres choisissaient de se réfugier dans une pseudo-tradition de neutralité. Mais c’est justement parce que le changement n’est pas acquis, parce que soufflent des vents contraires que nous avons décidé de faire de ce 9 octobre une journée de mobilisation pour l’emploi et l’industrie dans le cadre d’une journée syndicale européenne. Il est plus que jamais indispensable de peser dans les négociations en cours tant sur le marché du travail que sur celles portant sur le financement de la protection sociale.
Des premières propositions inacceptables !!!
Le gouvernement met en effet à l’étude différents scénarios qui répondent à la revendication du Medef, au nom de la compétitivité pour transférer une partie des cotisations sociales sur la CSG ou d’autres assiettes. 20, 30 ou 40 milliards représentant une part du salaire socialisé versée par les entreprises seraient à la charge des ménages consommateurs ou contribuables.
Les accords « gagnants-gagnants » : un marché de dupes
Par ailleurs, les syndicats sont invités à conclure des accords dits « gagnant-gagnant » qui conjugueraient l’acceptation des salariés à une plus grande flexibilité tout de suite contre la promesse d’un retour à meilleure fortune lorsque cela ira mieux. Mais chacun sait que ce qui est concédé un jour ne revient jamais. En réalité le patronat veut utiliser cette crise du système non pour le transformer, mais pour le faire perdurer. Et là où le bât blesse, c’est que précisément les Français ont dit par leur vote qu’ils veulent un changement maintenant.
Les raisons de se mobiliser
L’heure devrait donc être au progrès social et non à la négociation pour concéder des reculs. Serait-ce de notre part une posture déraisonnable? Pas si l’on se souvient que cette crise systémique que nous subissons se nourrit des politiques de bas salaires, des politiques sociales qui font de l’emploi la seule variable d’ajustement. Une autre raison de se mobiliser pour défendre l’emploi industriel est qu’aucun des problèmes économiques structurels, ni le financement des retraites et de l’assurance maladie, ni le rééquilibrage de notre commerce extérieur, ni le besoin de financement de l’État et des collectivités territoriales, ni la question du pouvoir d’achat, ne peuvent être résolus sans une vigoureuse politique de développement industriel et de l’emploi, de lutte contre la précarité.
D’autres choix sont possibles, nous pouvons les imposer !!!
Il ne s’agit pas de préserver l’existant mais d’accompagner les nécessaires transformations de l’industrie sous la pression de mutations technologiques et sociétales profondes. La transition vers un mode de développement « bas-carbone », améliorant l’efficacité énergétique, valorisant le travail et protégeant la santé est devenue décisive est indissociable d’une approche sociale nouvelle passant par là afin de donner corps à un vrai droit à l’emploi.