Fonction publique : un véritable projet de démantèlement

Le Premier ministre vient de dévoiler sa méthode pour supprimer 120 000 agents publics d’ici à 2022. Tout y passe : salaire au mérite, généralisation des contractuels, réductions d’effectifs, suppressions de missions, disparitions des instances représentatives des personnels…

Visionnez l’entretien avec Jean-Marc Canon, pour la CGT fonction publique.


La fonction publique est déjà l’objet de nombreuses attaques : gel du point d’indice renouvelé en 2019, apparition d’un jour de carence inique, mauvaise compensation de la CSG, promesse de 120 000 suppression de poste… et les choses ne vont pas en s’améliorant.

Suite au 2e comité interministériel de la transformation publique le 29 octobre, une réunion présidée par Olivier Dussopt, secrétaire d’État en charge de la fonction publique, s’est tenue ce mardi 30 octobre. Malheureusement, cette dernière n’a fait que confirmer l’attaque d’une ampleur inédite menée contre le statut général, les agents et les missions publiques.

Les comités techniques (CT) et comités d’hygiènes, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) seront fusionnées, et les prérogatives des commissions administratives paritaires (CAP) seront très affaiblies en matière d’avancement et de mutation, affaiblissant grandement les représentants des personnels dans leur défense des personnels.

Le cas des non titulaires a également été abordé. Actuellement près de 900 000, soit 20 % des effectifs de la fonction publique, les salariés sont majoritairement en contrats courts, parfois renouvelés jusqu’à six ans. Le gouvernement prévoit malheureusement le contraire du plan de titularisation demandé par les organisations syndicales : il prévoit d’accroître le taux de non titulaires dans la fonction publique. La précarité engendrée compromettra fortement la neutralité et l’impartialité attendue des services de la fonction publique.

Concernant la rémunération, le gouvernement prévoit la suppression de la valeur du point, unificateur du salaire dans la fonction publique, pour proposer une individualisation à la performance et au mérite. Les critères retenus, originaires du secteur marchand, sont la porte ouverte au clientélisme.

Enfin, le gouvernement prépare des outils pour accompagner les dizaines de milliers de suppressions d’emplois (120 000 pour être exact) prévues. Loin de la mobilité choisie demandée par les agents au à laquelle la CGT est favorable, il s’agit ici une mobilité imposée, sur laquelle les salariés n’auront aucune prise.

Les organisations syndicales se réuniront pour discuter de la marche à suivre contre ces mesures inacceptables. Des mobilisations importantes (y compris par la grève) sont déjà à prévoir, et la CGT mettra tout en œuvre pour mettre en avant ses propositions alternatives basées sur le progrès social.

                        

du 30 novembre au 6 décembre
au ministère de l’intérieur

 

 

 

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